Fondée en 2019, la start-up alsacienne Superbranche a levé 13 millions d’euros afin de construire une usine pilote à Sélestat (Bas-Rhin) et de conduire des essais précliniques. Issu d’un laboratoire de recherche du CNRS, cette deepetch développe des nanoparticules aux propriétés magnétiques utilisées dans le diagnostic et le traitement des cellules cancéreuses.
Les nanomatériaux, une alternative à la chimiothérapie et à la radiothérapie
Superbranche a mis au point des nanomatériaux qui permettent de détecter les tumeurs de manière précoce et de mieux traiter les cancers. Une technologie de rupture expliquée par Delphine Felder-Flesch, directrice de recherche au CNRS, présidente et fondatrice de Superbranche, « Notre procédé consiste à greffer aux nanoparticules d’oxyde de fer que nous produisons des molécules organiques biocompatibles qui leur permettent d’être assimilées par le corps. Une fois injectées au patient, elles vont cibler les cellules tumorales. » Grâce à ces nanomatériaux, il sera également possible de traiter les tumeurs par hyperthermie, une solution davantage développée aux Etats-Unis qu’en France. « En les plaçant dans un champ magnétique, et en élevant la température de ces nanoparticules autour de 46°C de manière très localisée, elles vont pouvoir brûler les cellules tumorales autour d’elles. L’objectif est de réduire les effets secondaires, par rapport à la chimiothérapie par exemple qui ne fait pas la distinction entre cellules tumorales et cellules saines. » détaille la fondatrice.
Une nouvelle usine et la poursuite d'essais précliniques
Il s’agit de la 3e levée de fonds réalisée par Superbranche. Le tour de table a rassemblé Bpifrance dans le cadre de France 2030, Capital Grand Est et d’autres investisseurs privés. Grâce à cette levée de fonds, 6.5 millions d’euros seront investis dans la construction d’un démonstrateur industriel au sein d’un bâtiment de 450 mètres carrés, déjà existant à Sélestat en Alsace. Il permettra de fabrique les nanoparticules au grade pharmaceutique (GPM). Avec ce nouvel équipement, l’équipe actuelle – qui compte 12 salariés – va accueillir une dizaine de nouveaux profils, dont des opérateurs, des ingénieurs, des biologistes et un pharmacien.
L’autre moitié de la somme sera investie dans la poursuite de travaux de R&D précliniques et la conduite d’essais précliniques. Pour soutenir ces activités, cinq emplois supplémentaires seront également créés.
Superbranche est d’ailleurs engagée dans plusieurs collaborations. Aux États-Unis, la deeptech travaille notamment avec l’hôpital de l’Université John Hopkins qui mène ses essais précliniques. En parallèle, elle vient d’investir dans un équipement d’hyperthermie magnétique, qui est en cours d’installation sur la plateforme d’imagerie préclinique et clinique Cyceron adossée à l’hôpital de Caen.
Superbranche mise sur l’entrée future en essais cliniques chez le patient d’ici 2026 ou 2027, avec une première application sur le cancer du pancréas. Sa fondatrice envisage même une commercialisation de ses nanomatériaux d’ici à 10 ans.
Notre procédé consiste à greffer aux nanoparticules d'oxyde de fer que nous produisons des molécules organiques biocompatibles qui leur permettent d'être assimilées par le corps. Une fois injectées au patient, elle vont cibler les cellules tumorales", explique Delphine Felder-Flesch, directrice de recherche au CNRS, présidente et fondatrice de Superbranche.
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